
Les datacenters : une nouvelle menace pour l’empreinte carbone des entreprises
EN BREF
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Les datacenters représentent une nouvelle menace pour l’empreinte carbone des entreprises, en raison de leur consommation énergétique croissante. En 2024, ces infrastructures ont consommé 415 TWh, soit 1,5 % de la demande mondiale, avec une augmentation annuelle de 12 % depuis 2017. Cette tendance pourrait atteindre plus de 900 TWh en 2030, notamment alimentée par des sources d’électricité majoritairement fossiles. La complexité de mesurer les émissions associées aux services numériques et la transparence limitée des opérateurs compliquent les efforts des entreprises pour évaluer et maîtriser leur impact environnemental. Face à ces enjeux, il devient crucial de repenser la gestion énergétique des datacenters et d’adopter des solutions plus durables.
Les datacenters, véritable colonne vertébrale de l’économie numérique moderne, sont de plus en plus scrutinés en raison de leur impact environnemental. Alors que la demande mondiale pour les services digitalisés explose, leur consommation énergétique continue de croître de façon exponentielle. En 2024, les datacenters ont absorbé 415 térawattheures (TWh) d’électricité, alimentés majoritairement par des sources fossiles. Cette situation soulève des préoccupations majeures quant à leur contribution à l’empreinte carbone des entreprises. Cet article examine les défis liés à cette question cruciale, en analysant la consommation énergétique croissante, les implications sur les politiques de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et les solutions possibles pour atténuer cet impact.
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ToggleLa progression inexorable de la demande énergétique des datacenters
Le développement fulgurant de l’intelligence artificielle et des services cloud a entraîné une hausse alarmante de la consommation électrique des datacenters. En 2024, ceux-ci représentaient 1,5 % de la demande énergétique totale, une quantité équivalente à celle d’un pays entier comme la France. Cette consommation croît annuellement de 12 % depuis 2017, un rythme insoutenable à ce jour. Les analyses effectuées par des rapports comme Omnegy (2025) prédisent que cette consommation pourrait atteindre plus de 900 TWh d’ici 2030, positionnant les datacenters comme des entités énergivores sur le plan mondial, surpassant même les besoins d’électricité du Japon.
Un mix énergétique préoccupant
Malgré l’essor des énergies renouvelables, 58 % de l’électricité utilisée par les datacenters en 2024 provenait encore de sources fossiles. Ce constat met en lumière l’absence d’une transformation suffisante du mix énergétique dans le secteur numérique, malgré les engagements pour un avenir plus durable. Alors que moins de 42 % de cette demande énergétique était couverte par des technologies décarbonées — notamment le nucléaire, le solaire ou l’éolien —, l’impact environnemental reste donc prégnant. Cela signifie que, même avec des infrastructures de pointe, l’empreinte carbone des datacenters ne diminue pas, malgré le discours proactif de l’industrie concernant la transition énergétique.
Datacenters et responsabilité sociétale des entreprises
Pour les responsables de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), la montée en charge des datacenters constitue un défi majeur. Les émissions de carbone générées par ces installations échappent souvent aux bilans carbone formels, notamment en raison de leur classification sous le Scope 3, c’est-à-dire les émissions indirectes résultant de l’utilisation de services cloud, de plateformes SaaS et d’outils d’intelligence artificielle. L’absence de méthodologies standardisées pour l’évaluation de ces émissions rend leur traçabilité complexe et peu transparente, ce qui peut entraîner sous-estimations et manque de rigueur dans les bilans écologiques des entreprises.
Les risques liés à l’opacité de l’analyse carbone
La difficulté à mesurer ces émissions soulève des préoccupations concernant les risques réputationnels et réglementaires. Avec le resserrement des normes durables, une part croissante des émissions liée aux activations numériques pourrait passer sous le radar des évaluations carbone. Cela peut non seulement affecter la stratégie de communication des entreprises vis-à-vis des parties prenantes, mais également leur conformité à des réglementations de plus en plus strictes dans un monde soucieux du climat.
Investissements massifs pour répondre à la demande
Pour s’adapter à cette demande croissante d’énergie pour les datacenters, certains pays ont entrepris des investissements considérables dans de nouvelles capacités de production. Le secteur énergétique américain a prévu d’installer près de 200 nouvelles centrales à gaz d’ici 2032 pour répondre aux besoins accrus. De façon similaire, la Chine a approuvé plus de 66,7 GW de nouvelles centrales à charbon en 2024. Ces choix stratégiques promettent d’aggraver encore la dépendance aux énergies carbonées, ce qui constitue un véritable défi pour l’avenir du numérique durable.
Les efforts d’optimisation des datacenters
Face à la situation préoccupante, de nombreux acteurs du secteur s’efforcent d’améliorer l’efficacité énergétique de leurs infrastructures. Des cibles ambitieuses ont été fixées, comme un PUE (Power Usage Effectiveness) de 1,2 prévu d’ici 2030, selon des rapports. Néanmoins, à l’heure actuelle, la majorité des datacenters affichent des PUE entre 1,5 et 1,7, un indicateur de la lenteur de cette transformation nécessaire. Les opérateurs de datacenters doivent ainsi redoubler d’efforts pour verdir leur activité tout en continuant à répondre à la demande qui ne cesse d’augmenter.
Innovations technologiques comme solution
La recherche continue d’innovations technologiques visant à réduire l’empreinte énergétique des datacenters est essentielle. Des initiatives se concentrent sur des techniques de refroidissement plus efficaces, l’utilisation de matériaux durables dans la construction de nouveaux bâtiments, et le développement d’interfaces logicielles optimisant l’utilisation des ressources. Ces efforts, s’ils sont mis en œuvre de manière cohérente, peuvent aider à aligner les opérations des datacenters avec des objectifs durables.
Des solutions écologiques à explorer
Une piste essentielle pour atténuer l’impact carbone des datacenters réside dans le passage à des solutions d’alimentation électrique à base d’énergies renouvelables. Des acteurs comme OVHcloud ont fixé des objectifs ambitieux, visant à atteindre 100 % d’énergie verte d’ici 2025, étant déjà parvenus à 92 %. D’autres entités, comme Infomaniak, se positionnent également sur cette voie, en synergie avec les attentes croissantes des consommateurs qui souhaitent soutenir des entreprises écologiques.
Green IT : un impératif pour les entreprises
La notion de Green IT s’impose comme une nécessité stratégique. L’implémentation de systèmes de gestion optimisés autour des ressources informatiques, la réduction de l’empreinte des équipements, et l’adoption de pratiques circulation circulaire permettent d’envisager une réduction significative de l’impact énergétique des datacenters. Une prise de conscience collective des acteurs du secteur est essentielle pour initier ce virage vers plus d’écoresponsabilité.
Impacts globaux et conséquences à long terme
Les conséquences de l’augmentation continue de la consommation des datacenters sont multiples. La première est l’augmentation de la production de gaz à effet de serre, qui intensifie le changement climatique et ses effets dévastateurs sur l’environnement. Ce phénomène n’affecte pas seulement la planète, mais également les entreprises elles-mêmes, par le biais du durcissement des réglementations, de la pression des consommateurs pour des choix plus durables et de l’exigence d’une transparence accrue.
Un avenir à reconstruire
Repenser l’avenir des datacenters afin d’intégrer des solutions écologiques est un impératif non seulement pour garantir la durabilité de ces infrastructures, mais aussi la viabilité à long terme des entreprises. Le passage à une alimentation verte, l’innovation dans les procédés et le développement de méthodes de travail plus durables sont autant de leviers à actionner pour construire un futur numérique à faible empreinte carbone.
Appel à l’action des entreprises
Les entreprises doivent prendre la responsabilité de quantifier et de réduire leur empreinte carbone liée aux datacenters. Cela passe par une compréhension approfondie de leurs besoins énergétiques, une évaluation régulière des impacts environnementaux de leurs activités numériques, ainsi que par des initiatives concrètes en matière de durabilité. Le ralentissement de l’impact environnemental des datacenters ne peut être atteint sans un engagement collectif, tant des entreprises que des gouvernements, à œuvrer ensemble pour un changement systémique.
L’intégration de mesures d’efficacité énergétique, le passage à des énergies renouvelables, et la mise en place de régulations adéquates sont des étapes indispensables. Les entreprises doivent également s’associer à des entités de recherche et à des centres d’innovation pour développer des solutions durables adaptées aux défis de demain. Face à la hausse de l’impact environnemental des datacenters, le temps pour agir est désormais venu.
Ensemble, il est possible de transformer cette menace en une opportunité d’évolution vers un numérique durable et responsable.

Les datacenters, bien qu’étant des infrastructures essentielles à notre économie numérique, suscitent des préoccupations croissantes quant à leur impact environnemental. Avec une demande en énergie en constante augmentation, leur contribution à l’empreinte carbone des entreprises est devenue une question centrale. Au sein de cet écosystème, de nombreux acteurs commencent à se rendre compte de la gravité de la situation.
Jean, un responsable RSE dans une entreprise technologique, explique : « Nous avons investi dans des technologies de pointe, mais nous avons été surpris de découvrir que notre empreinte carbone augmente avec notre dépendance aux datacenters. Même en choisissant des fournisseurs qui prônent les énergies renouvelables, nous constatons que cela reste insuffisant. La réalité est que les infrastructures numériques sont encore largement alimentées par des sources d’énergie fossiles. »
Marie, une écologiste et consultante en développement durable, ajoute : « Pendant longtemps, le numérique a été perçu comme un moyen de réduire notre empreinte physique, mais nous devons réaliser que le véritable coût réside dans l’énergie nécessaire au fonctionnement des datacenters. Si nous ne faisons pas attention, nous pourrions facilement nous retrouver à augmenter notre empreinte, sous prétexte d’être plus efficaces. »
Un dirigeant d’une startup innovante, qui préfère garder l’anonymat, partage ses inquiétudes : « Notre entreprise est en pleine croissance, et nous avons besoin de services cloud pour fonctionner. Cependant, chaque fois que nous analysons notre impact environnemental, nous réalisons que notre fournisseur de datacenter constitue une grande part de notre empreinte carbone. Cela fait partie intégrante de nos réflexions stratégiques pour l’avenir. »
Luc, un expert en technologies durables, souligne l’importance d’une approche collective : « Les datacenters doivent changer leur mode de fonctionnement pour favoriser une transition vers des pratiques plus durables. Cela nécessite non seulement des engagements de la part des opérateurs, mais aussi une pression de la part des entreprises qui utilisent ces services. »
Enfin, Sophie, une travailleuse numérique engagée, conclut : « Nous, en tant qu’individus et entreprises, avons la responsabilité de nous informer et de choisir des fournisseurs qui adoptent une vision écoresponsable. La transition vers un modèle numérique durable commence par une prise de conscience des défis liés aux datacenters et à leur impact environnemental. »
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